Des bateaux qui naviguent sur le Lac Tanganyika©Akezanet
Le Burundi étant un pays sans accès à la mer, les routes tout comme les ports sur le lac Tanganyika restent les seuls moyens pour assurer les importations et les exportations. La voie aérienne est peu utilisée à cause de son coût. Quel est le potentiel des ports du Burundi ? Comment se présente la flotte maritime du pays ? Quels sont les coûts de la voie maritime par rapport à la voie routière ?
A part les petits ports de pêche existant tout au long du lac Tanganyika, le secteur portuaire est dominé par deux grands ports : le port de Bujumbura assurant la liaison Bujumbura-Mpulungu (Zambie) et le port de Rumonge qui assure principalement la liaison avec la République Démocratique du Congo.
Lire aussi : Un réseau routier dense au Burundi : quel potentiel pour le développement du pays ?
Etant le plus grand par le trafic et la taille, le port de Bujumbura qui date des années 1950 possède trois grands quais : un quai pour la marchandise générale de 400 m de long avec quatre grues, un quai de conteneurs de 100 m de long et un quai pétrolier de 100 m. Ce port est au centre du trafic au sein du corridor nord-sud qui s’étend du Soudan à l’Afrique du Sud. Les marchandises transitant sur ce port proviennent souvent de la Zambie (port de Mpulungu) et ont le Burundi, le Rwanda et le nord-est de la RDC comme destination finale. Suite à une panne de levage des conteneurs, les marchandises sont actuellement en grande partie transportées par camions. Cela est dû aussi aux problèmes récurrents liés au mauvais fonctionnement du chemin de fer Dar-es-Salam et Kigoma.
Lire aussi : Economie : les chiffres du tourisme publiées par l’ONT montrent une relance du secteur
Deux grandes compagnies dominent le secteur
ARNOLAC et BATRALAC dominent la flotte maritime burundaise malgré la présence de deux autres entreprises le Global Port Service qui a un bateau remorqueur et Rad Marine avec ses deux navires. La flotte maritime d’ALNOLAC comprend deux remorqueurs (Kizigenza et Tanganyika), de deux navires à cargo mixtes (Ruremesha et Ndaje), de deux navires pour liquides (Cohoha et Rweru) ainsi qu’un navire de vrac en vrac pour le transport de marchandises comme le charbon, l’acier fini, le sable ou graviers ainsi que des matériaux similaires. BATRALAC dispose de quatre navires, dont deux sont les plus importants de la flotte Burundaise, à savoir TEZA avec une capacité de 1500 tonnes et Tora d’une capacité de 1110 tonnes.
|
Nom du navire | Capacité en tonnes | Type
|
|||||
ALNOLAC
|
|
66 | Tug line | |||||
|
37 | Tug line | ||||||
|
350
|
Mixed Cargo ship | ||||||
Ndaje | 600
|
Mixed Cargo ship | ||||||
|
336 | Tank Barge | ||||||
Rweru |
|
Tank Barge
|
||||||
|
885 | Bulk cargo Barge | ||||||
BATRALAC
|
|
125
|
Tourism and research Vessel | |||||
|
1110 | Bulk cargo Barge | ||||||
|
500
|
Bulk cargo Barge
|
||||||
|
1500 | Mixed Cargo ship |
Source : Etude du plan directeur du secteur portuaire de la République du Burundi, Rapport final (2012)
Lire aussi : Le Burundi lance son 1er rapport sur la compétitivité industrielle
Le trafic maritime ne concerne que les importations
Les exportations ont cessé d’emprunter la voie maritime à cause de l’impraticabilité du chemin de fer Dar-Es-Salaam –Kigoma, qui était pourtant la voie la moins chère par rapport aux corridors nord et central. Le tableau suivant compare les coûts sur les différents corridors.
Corridor
|
Mode
|
Conteneur léger
|
Container Lourd
|
||||||||
Prix USD/EVP
|
Durée Heures
|
Prix USD
|
Durée Heures
|
||||||||
EXPORTATIONS
|
|||||||||||
Nord
|
Route
|
4913
|
433
|
8441
|
433
|
||||||
|
Route | 4369
|
|
6961 | 480
|
||||||
|
Rail et Lac | 2403 |
|
2403
|
631 | ||||||
IMPORTATIONS
|
|||||||||||
|
Route | 4950 |
|
8448 | 411 | ||||||
|
Route | 4369 |
|
6961 | 440 | ||||||
|
Rail et Lac | 2403 |
|
2403 | 524 |
Source : Autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire du Burundi (2012)
Lire aussi : L’agriculture au Burundi menacée par la destruction de l’environnement
Le corridor central est la voie reliant Bujumbura-Kigoma- Port de Dar-Es-Salaam en utilisant le mode de transport lacustre et ferroviaire. A cette voie principale s’ajoute des voies alternatives : l’itinéraire entièrement routier : Muyinga -Kobero-Dodoma-Dar-Es-Salaam, – l’Itinéraire : Bujumbura-Isaka (via Kobero)- Chemin de fer Isaka-Tabora-Dar-Es-Salaam. Le corridor nord est surtout composé de réseaux routiers Bujumbura-Kigali- Kampala-Nairobi -Port de Mombassa y compris aussi l’itinéraire Bujumbura-Kobero-Mwanza (Tanzanie)- Isebania (Kenya)-Nairobi- Port de Mombassa.
Lire aussi : Burundi : Une croissance économique de 2,5% d’ici 2020 d’après la Banque Mondiale
Il est évident que les ports du Burundi constituent un axe très stratégique pouvant assurer un trafic plus accrue entre le vaste marché de l’Est de la RDC et la Communauté Est Africaine. Au niveau de la CAE, des projets pour développer ces échanges sont en cours, ce qui pourrait être une manne pour le Burundi de par son positionnement stratégique.
Elvis NDAYIKEZA