L’automédication par les antibiotiques au Burundi, une préoccupation !

L’automédication par les antibiotiques au Burundi, une préoccupation !

Selon une évaluation réalisée sur 460 participants de janvier à septembre 2015 portant sur la régulation de la consommation d’antibiotiques à Bujumbura, l’utilisation d’antibiotiques au cours de ces 8 mois a été de 186 soit 46%. L’auteur de cette étude Dr.Nyandwi Joseph, professeur à la faculté de médecine à l’Université du Burundi a indiqué que sur cet échantillon 49,5% des femmes et 50,5% des hommes font recours à l’automédication.

 

Au Burundi, la résistance aux antibiotiques est devenue une préoccupation croissante. Selon cette étude menée par le Dr. Nyandwi Joseph, il n’y a pas de politique pour réglementer l’usage de médicaments. Ses recherches ont porté sur l’automédication avec des antibiotiques chez les clients de pharmacies dans la zone urbaine de Bujumbura. Sur 32 pharmaciens interviewés, 30 (93.7%) demandent souvent une ordonnance médicale et 2 (6.25%) seulement demandent toujours une ordonnance médicale.

 

Selon cette même étude, on dénombre 192  raisons de l’automédication par les antibiotiques.

 

Qu’est-ce que l’automédication ?

 

L’automédication peut être définie comme l’usage des médicaments pour traiter les troubles ou symptômes auto-diagnostiqués, ou l’utilisation intermittente ou continue d’un médicament prescrit pour maladie ou symptômes chroniques ou récurrents. Les antibiotiques sont l’un des médicaments les plus prescrits dans le monde entier. Leur résistance est un problème majeur de santé publique qui menace, d’où la nécessité de mener des recherches sur l’utilisation des antibiotiques modèles pour aider à développer des interventions appropriées.

La prévalence de l’automédication est plus faible dans les communautés à moyen revenu et est très élevée dans les pays où les législations sur la prescription médicale  ne sont pas assez fortes.

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Quid des raisons ?

 Selon cette même étude, on dénombre 192  raisons de l’automédication par les antibiotiques. Sur cette statistique 108 soit 56.25% déplorent le manque de ressources financières pour accéder aux soins de santé appropriés, 52 soit 27.08% ont utilisé la dernière ordonnance du médecin pour les mêmes symptômes, 25 soit 13.02% l’ont fait pour échapper aux longues files d’attente remarquées dans les hôpitaux publics, 6 soit 3.12% sont ignorants de l’importance d’aller à l’hôpital, 2 soit 1.04% font l’auto diagnostic lorsqu’ils se retrouvent en situation d’urgence et 1 soit 0.52% fait confiance au pharmacien.

Cela étant selon cette évaluation, tous les vendeurs qui ont participé à l’étude ont déclaré ne pas connaître de loi qui interdit la commercialisation des antibiotiques sans prescription au Burundi. « Cette évaluation sur la réglementation de la consommation d’antibiotiques à Bujumbura devrait attirer l’attention des autorités à ce problème. Coût élevé des soins de santé les installations augmentent le risque d’automédication pour antibiotiques. En outre, cette situation est aggravée par l’absence de législation en la matière », a indiqué Dr. Joseph NYANDWI dans cette étude.

Partant de là, le Dr. Joseph a émis quelques  recommandations auprès des autorités habilitées comme la mise en place des programmes éducatifs destinés au grand public devrait être lancée. Mais également l’utilisation des médicaments prescrits pour les conditions à venir. Pour les médicaments actuels, il faudrait mettre en œuvre une politique nationale de surveillance de la vente de médicaments.

 

Fleurette HABONIMANA