Hommes vs. Romantisme : une croyance féminine… ANGOISSANTE !

Hommes vs. Romantisme : une croyance féminine… ANGOISSANTE !

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Hommes vs. Romantisme : une croyance féminine… ANGOISSANTE ©Privé

L’idée du romantisme se construit sur des mythes, qui créent souvent des malentendus et sont sources de conflits inexpliqués. Les perdants dans tout cela sont, d’une part le « romantisme » lui-même, et d’autre part ceux qui adhèrent à cette vision des choses.

Au cours des prochaines semaines, je vais détailler 3 de ces idées erronées qui créent le plus de problèmes.

La première est l’idée selon laquelle, si un homme aime vraiment une femme, il va « DEVINER » tous ses besoins. Cela vous dit quelque chose ? Tout au fond d’elle, Madame espère trouver la preuve de l’amour de Monsieur dans sa capacité à pouvoir deviner ses propres envies et besoins sans QU’ELLE N’AIT À LE DEMANDER. Du coup, l’amour romantique devient une sorte de test fatiguant pour l’homme, qui est tout le temps obligé de viser juste, en devinant ce à quoi elle pense à ce moment là. Encore mieux, il aura plus de points s’il arrive à la connaître plus qu’elle même se connaît, l’idée du genre « il m’aime tellement. Je le sais parce qu’il sait anticiper mes réactions ».

La connaître totalement est considéré, non pas seulement comme un signe d’amour, mais comme une « PREUVE d’amour ». Il la connaît comme le fond de sa poche. Un peu comme on peut tout savoir de la vie d’une star qu’on aime parce qu’on tout vu et tout lu sur elle. Dans ce cas là, madame veut prendre la place d’une icône, une star, une personnalité. Monsieur aura passé tellement de temps à essayer de la comprendre et de la connaître, qu’il pourra enfin la traiter comme une vraie princesse. Il va non seulement exécuter ses désirs comme des ordres, mais, cerise sur le gâteau, il va surtout les deviner et cela sans qu’elle sache elle-même qu’elle en avait envie. Et s’il n’y arrive pas, elle fera la gueule !

L’exemple le plus parlant concerne les relations sexuelles. Madame espère que Monsieur va déceler les clés du mystère de la jouissance féminine, sans qu’elle ne lui donne aucune indication, aucun repère, aucune info. Le pauvre monsieur reste planté là, sans savoir trop quoi faire pour faire plaisir à Madame, regardant le corps nu de sa femme et se disant : « Voilà bien un autre test que je ne suis pas prêt de réussir aujourd’hui. S’il faut en plus que je devine quoi faire ou dire, quelle vitesse je dois utiliser, à quelle pression et à quel moment ! ». Au lieu d’être un acte beau et plaisant, le rapport sexuel devient un vrai moment d’angoisse pour Monsieur. S’il a « joui », il sait qu’il risque d’être perçu comme un égoïste, s’il n’a pas pu trouver le geste qu’il fallait, au moment où il fallait. Et même quand il y arrive sans indication (un pur coup de chance !), elle se dira qu’enfin il la connaît, alors que de son côté, il angoisse sur sa capacité à reproduire cette « heureuse » expérience.

Mais d’où vient cette idée ? Franchement ! Qu’est ce qui peut pousser quelqu’un à croire que l’amour consiste à réussir un test, qui réside principalement dans le fait de deviner les besoins, caprices et envies de l’autre ?

C’est simple, la réponse ne vient pas seulement de Hollywood, mais de l’amour maternel. Tout jeune nourrisson, nous apprenons que nous ne survivront que grâce à l’amour que nous porte nos parents. Dès la naissance, nous recevons l’amour de nos parents. Ils satisfont tous nos besoins sans que nous ayons à le demander. Et quand ils ne le font pas, on fait « la gueule », on pleure et ils s’exécutent.

Le romantisme se nourrit d’une image de l’amour tirée de nos débuts amoureux. Le bébé amoureux de ses parents. Il met ainsi la barre très haute pour le futur partenaire. Quand il s’agit de deviner les besoins d’un bébé, ce n’est pas si compliqué ! Il a juste besoin de lait, de sommeil, de changer les couches et d’être calmé quand il pleure. Peuvent s’ajouter quelques vaccins et quelques promenades, et le tour est joué !

Mais quand le bébé devient grand et se dit que son partenaire de vie « prouvera » son amour en devinant et en réalisant tous ses besoins, envies et caprices, il met quand même la barre un peu trop haute. Et c’est aussi injuste, car le nombre et la variété des besoins de « bébé devenu grand » ont changé. Il ne s’agit plus d’être seulement nourri, logé et blanchi. Il lui faut mille autres choses dépendantes aussi de son humeur du jour.

De cette idée de l’amour maternel, vient aussi la fameuse idée du « aime-moi tel que je suis » (Je la développerai en longueur dans le prochain article). Bien sûr, quand on était bébé, on pouvait réveiller nos parents à n’importe quelle heure de la nuit, on pouvait les fatiguer à changer nos couches à chaque fois que l’ « envie » nous prenait, et nos parents nous aimait malgré cela. Mais de là à croire que ton partenaire de vie continuera à t’aimer quoique tu lui fasses ou dises, rappelles toi au moins que même tes parents ont fait cela juste pendant une période limitée !

Reynolds BUTARI , conseiller conjugual




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