FEBABU : l’homme d’église sera-t-il à la hauteur des attentes ? ©DR
Seul candidat en lice, Jean Paul MANIRAKIZA a été élu unanimement à la présidence de la Fédération de Basketball du Burundi (FEBABU). C’était le dimanche 08 août 2021. Il se dit investi d’une mission : redorer l’image du basketball burundais.
Pasteur de l’Église Holy Center, entrepreneur, le désormais nouveau patron de l’instance faîtière du basket national, Apôtre Jean Paul MANIRAKIZA se dit prêt à écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la balle orange au Burundi. Une tâche qui s’annonce ardue d’autant plus qu’il hérite les rênes d’une entité divisée, déchirée par des querelles intestines permanentes.
Pour les uns, son arrivée sonne la fin de la crise. « Au moins lui, pourra être au-dessus de cette mêlée ». D’autres pointent son « inexpérience » comme une épine dans son pied. En effet, ce natif de Karusi n’était, jusqu’ici, vice-président d’Aigle Noir. Un club fraîchement créé en 2018.
Conscient de tous ces clivages, il a fait de l’unité son crédo. « Ce ne sera pas mon basket mais un basket pour tous. C’est pour cela que je souhaite l’implication de tout le monde, y compris les anciens présidents car leur apport est incontournable pour la renaissance de cette discipline.» a- t-il laissé entendre.
Son cheval de bataille : la professionnalisation du basketball. Pour cela, il compte améliorer le statut du joueur. Chaque joueur devra avoir son propre contrat. « Un contrat, aussi minime soit-il, évite les conflits entre un joueur et son équipe. Car, ces derniers jours, les clubs prennent souvent les joueurs en otage». Et d’ajouter que les arbitres et les entraîneurs devront aussi suivre des formations de haut niveau en vue de renforcer leurs capacités.
Un programme ambitieux sur papier
A propos de l’organisation des compétitions, « l’homme de Dieu » ne compte pas faire dans la dentelle .Il prévoit améliorer le format actuel pour créer une ligue nationale. Dans la foulée, il promet de revoir à la hausse les récompenses attribuées aux équipes gagnantes.
La multiplication des infrastructures est l’autre chantier clé du nouveau président. «Nous ne pouvons pas prétendre professionnaliser le basketball sans infrastructures viables. En attendant la construction de terrains modernes, nous allons faire un plaidoyer pour que les sociétés sponsorisent la rénovation des terrains existants. Voir un terrain portant le nom de Toyota ou Sprite mais ne remplissant pas les normes n’honore pas ces marques pour autant », regrette-t-il.
Pour les amoureux du ballon orange, son programme est tellement ambitieux que certains ont du mal à y croire. A ces sceptiques, il leur répond : « Je suis un homme de Dieu et je ne veux pas entacher ma réputation. Je me donnerais corps et âme pour que mon programme soit mis en œuvre. Du reste, arrêtons de nous chamailler et cheminons ensemble pour le développement du basket dans notre pays.»
Arnaud Igor GIRITEKA