Care Burundi : Donner accès à l’information aux jeunes sur la santé sexuelle

Care Burundi : Donner accès à l’information aux jeunes sur la santé sexuelle

Ce vendredi 7 décembre 2018, les locaux CARE International/Hub d’Innovations Sociale et Entrepreneuriale ont accueilli une rencontre entre l’Ambassadrice des Pays-Bas au Burundi et les jeunes bénéficiaires du programme conjoint d’amélioration de la Santé Sexuelle et Reproductive des adolescents et des jeunes (SSRAJ). Entre dans le cadre des 16 jours d’activisme pour les droits des femmes, la rencontre a mêlé débat,  échange et discussion autour des compétences à la vie et précisément à la vie sexuelle

Accueillie par les jeunes bénéficiaire de ce programme, Mme Caecilia Wijgers, Ambassadrice des Pays-Bas au Burundi, a procédé à une petite visite des locaux du Hub d’Innovations Sociale et Entrepreneuriale au cours de laquelle elle a pu prendre connaissance des différents programmes mis en place par l’institution dans le domaine de l’entreprenariat. Enthousiaste, elle a salué l’initiative en notant qu’il est important de prendre en compte les compétences de la jeunesse dans le développement de la société. « C’est une bonne initiative qui permet d’offrir un espace de discussion et d’échange. Il est important d’écouter les jeunes qui ont des idées pouvant être utiles à tous », a-t-elle mentionnée.

Mme Caecilia Wijgers, Ambassadrice des Pays-Bas au Burundi suivant l’exposition de dessin d’un jeune ©Akeza.net

Au cours de cette activité, exposition de dessin, danse, chant, poème et slam ont été présentés.

Après la petite visite, place au débat et à la discussion. Le sujet du jour tournait autour de la problématique de la santé sexuelle des jeunes et des adolescents, plus précisément ce qui concerne la gestion des changements physiologiques à l’adolescence. Un sujet d’importance capitale, d’autant plus qu’il est à l’origine de nombreuses dérives. Pour lancer le débat, un panel de 4 jeunes était présent pour partager leurs expériences et échanger sur ce qui devrait être fait ou non en ce qui concerne les changements physiologiques.

Des jeunes dansant pour l’occasion ©Akeza.net

Pour les 4 panélistes, la première  expérience reste un moment assez compliqué. Ne disposant pas d’informations complètes sur le sujet, les jeunes vivent les premiers changements comme des moments honteux et inavouables. « La première fois que j’ai eu mes règles, je me suis enfermée pendant plus de 12h. J’avais tellement peur de dire à mon père que je perds du sang. Cela m’était inconcevable », nous explique Médiatrice Niyokwizigira, l’une des panélistes.

Médiatrice Niyokwizigira expliquant son cas ©Akeza.net

Le cas de Médiatrice est loin d’être un cas isolé. De nombreux jeunes vivent cette situation et ne savent pas toujours comment s’en sortir. Une situation qui donne place à beaucoup de frustration.  Devant pareilles difficultés, les jeunes sombrent dans le silence et tentent de comprendre par eux-mêmes les changements qui leurs arrivent, en essayant de glaner des informations çà et là. Ce qui n’est pas toujours une bonne chose vu que cette jungle de l’ignorance, la désinformation est très fréquente.

Un parent participant au débat ©Akeza.net

Cet état d’ignorance est principalement dû au manque de communication entre les parents et les enfants en ce qui concerne la santé sexuelle. Eludant le sujet et considérant que « ce sont des choses qui ne se disent pas », de nombreux parents laissent leurs enfants livrés à eux-mêmes.

Prenant la parole, certains parents ont reconnu la difficulté que représentent les échanges en termes de santé sexuelle avec leurs enfants tout en reconnaissant qu’éluder le sujet est erreur qu’ils devraient éviter.

Mme Caecilia Wijgers, Ambassadrice des Pays-Bas au Burundi ©Akeza.net

La solution serait donc l’échange et le partage de l’information entre parents et enfants, mais également enfants, parents et éducateurs (enseignant et responsable religieux). Pour l’ambassadrice Caecilia Wijgers, le sujet reste très tabou même dans les sociétés occidentales mais il est du devoir des parents de trouver des moyens d’informer leurs enfants. « Ce n’est pas un sujet facile pour les parents. On ne se sent pas toujours confortable avec ce genre de sujet mais il est important d’en parler. Les jeunes ont besoin d’information qui leur permettra d’être bien avec leur corps et leur esprit et mieux évoluer vers l’âge adulte », explique-t-elle.

Le sujet doit donc être lancé, dans les familles, mais également en milieu scolaire et dans les églises. Ceci pour permettre aux jeunes de s’épanouir en vivant pleinement leur jeunesse.

 

Moïse MAZYAMBO