Buja Sans Tabou (Day 2) : Après la pluie, le théâtre !

Buja Sans Tabou (Day 2) : Après la pluie, le théâtre !

On n’est pas au bout des surprises avec le festival Buja Sans Tabou. Après avoir joué dans une boite de nuit pour son premier jour, c’est dans la rue que les comédiens ont décidé de poser leur décor pour le 2e jour. Et pas n’importe laquelle. C’est à quelques mètres de l’endroit communément connu sous le nom « Kwi Rojo » (quartier Asiatique) que la pièce « Sekuse », présentée par la « Shakespearean Theater Company », s’est jouée. Cela, malgré les grosses flaques d’eau laissées par la pluie tombée quelques heures plus tôt. Comme quoi, « après la pluie, c’est le théâtre ! »

 

La croisée des chemins

Qu’on se le dise, il n’aura pas été évident pour les non théâtreux de comprendre la subtilité d’une pièce telle que « Sekuse ». Qu’à cela ne tienne, elle se résume en une seule phrase : « apprendre à écouter les différences et à les accepter ». La pièce qui retrace à sa manière l’histoire du quartier Asiatique, peint un tableau vivant de la croisée des chemins entre 2 cultures. 2 mondes qui n’ont fondamentalement rien en commun, dont les différences poussent au clivage et au rejet de l’autre.

La différence flagrante entre les langues et les traditions aurait pu créer un environnement néfaste et toxique, où la peur de l’autre pousserait à bien des dérapages. Il aura fallu se comprendre et s’accepter tel que l’on est et essayer de construire une communauté qui, au-delà des origines, place tous ses membres sous une seule bannière. Celle du Burundi.

C’est d’ailleurs à l’image du quartier Asiatique, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Avec ses nombreuses mosquées, ses hôtels, ses bars et ses restaurants. Religieux, ennemies de la débauche, et fêtards chevronnés se côtoient au quotidien sans que la vie de l’un n’empiète sur celle de l’autre. C’est ce quartier où tu verras des gens  boire et danser au même moment que d’autres répondent à l’appel à la prière de la mosquée d’à côté. Et c’est ce qui aujourd’hui fait la beauté de ce quartier qui semble avoir de beaux jours devant lui.

 

Burundaise ou Indienne, ça reste de la danse

En marge de la pièce « Sekuse », Buja Sans Tabou proposait de la danse. Avec la collaboration entre le club de danse AZ Bollywood (danse indienne) et le club de danse traditionnelle Intatana, nous avons eu droit à un spectacle de danse de toute beauté.

Cela était intéressant de voir deux styles n’ayant rien en commun, s’imbriquer et ne faire qu’un seul corps.  La beauté de ce spectacle n’avait d’égal que son unicité. La preuve qu’il ne suffit, parfois, que d’une simple volonté pour faire de belles choses et prouver que les différences peuvent faire naître l’unique, l’incroyable, le beau !

Le festival quant à lui nous donne un nouveau rendez-vous ce mercredi 19 février 2020 au quartier Ngagara pour la pièce « Ngagara, le quartier immatériel » avec la compagnie Les « Enfoirés de Sanoladante » à 18h au CECINGA. Une autre expérience à vivre.

Prêt pour la suite?

 

Moïse MAZYAMBO